Constipation
La constipation est un trouble digestif courant qui touche de nombreuses personnes à un moment ou à un autre de leur vie. Bien qu'elle puisse être occasionnelle, elle devient parfois chronique, affectant ainsi le bien-être quotidien. Comprendre ses causes, ses symptômes et les mesures à adopter pour la prévenir ou la traiter est essentiel pour maintenir une bonne santé digestive.
Constipation : déceler les signes et les symptômes
On parle de constipation lorsqu'une personne va aux toilettes moins de trois fois par semaine. Toutefois, il est également possible qu'une personne en bonne santé ait des selles seulement deux fois par semaine, ce qui peut être normal pour elle. La fréquence des selles seule ne suffit donc pas à diagnostiquer une constipation. Il est plus important de se concentrer sur d'autres symptômes.
En cas de constipation occasionnelle ou chronique, les selles peuvent être bloquées à deux niveaux : dans l'intestin (elles ne progressent pas) ou dans le rectum (elles ne sont pas expulsées). La difficulté à expulser les selles est un indicateur plus pertinent. Lorsqu'elles sont finalement évacuées, elles sont souvent petites et de consistance assez dure. Ce phénomène est fréquemment accompagné de ballonnements, car la matière organique qui stagne produit des gaz. Des douleurs abdominales peuvent également survenir, souvent associées aux ballonnements.
Constipation : quelles sont les causes ?
Les causes de la constipation peuvent être assez diverses.
La déshydratation est un bon exemple car l’organisme absorbe l’eau des selles pour pallier au manque. Résultat, le contenu fécal reste plus facilement bloqué et c'est le début du trouble de santé.
Une mauvaise hygiène de vie, une alimentation pauvre en fibres et pas assez d’activité physique peuvent aussi être responsables de constipation.
Certains médicaments peuvent provoquer une constipation occasionnelle, dont certains d’usage assez courant. On peut citer les médicaments opioïdes, les antihistaminiques, contre la tension, ou encore contre le cholestérol (statines).
Certaines maladies neurologiques peuvent aussi altérer le fait d’aller à la selle normalement. Généralement, elles perturbent le fonctionnement normal des muscles intestinaux, du côlon et du rectum, la personne ne ressent plus le besoin d’aller aux toilettes. On parle là de constipation chronique. Une constipation reste un épisode de courte durée sans réelle complication de santé. On peut quand même noter que les difficultés à déféquer ont tendance à augmenter le risque d’une crise d’hémorroïdes.
Mais la complication la plus à craindre est la formation d’un bouchon qui entraînerait une occlusion au niveau intestinal, aux actions potentiellement dangereuses pour la santé. Le bouchon peut devenir tellement sec qu’on dirait un solide, on nomme ça un fécalome. Dans tous les cas, une occlusion intestinale est une urgence médicale. La constipation peut aussi être une constipation fonctionnelle et résulter d'un trouble fonctionnel intestinal. Les mesures hygiéno-diététiques ne sont alors pas toujours suffisamment efficaces et la mise en place d'un traitement au long court est instauré par le médecin traitant.
Les médicaments pour lutter contre la constipation occasionnelle : les laxatifs. On peut regrouper les laxatifs dans deux grandes familles : les laxatifs doux et les laxatifs actifs.
Les médicaments pour lutter contre la constipation occasionnelle : les laxatifs
On peut regrouper les laxatifs dans deux grandes familles : les laxatifs doux et les laxatifs actifs.
Les laxatifs doux
Les laxatifs doux agissent en altérant la consistance des selles. Leur action est purement physique, et ils peuvent être utilisés sur une longue période. On compte parmi eux les laxatifs osmotiques comme le lactulose ou le macrogol. Ces laxatifs osmotiques provoquent l’arrivée d’eau dans les intestins et ramollissent les selles. Ils sont très utilisés dans le traitement de la constipation occasionnelle, car ces laxatifs sont doux et ne provoquent que peu d'effets indésirables. Attention toutefois, les laxatifs osmotiques peuvent interagir avec d'autres produits médicamenteux et possèdent des contre-indications, notamment en cas de troubles de santé notamment au niveau intestinal. Petite parenthèse sur le macrogol : ce laxatif, dont le nom du Princeps est Forlax° est disponible sans ordonnance, et il se présente en boîte de 20 sachets, chaque sachet contenant soit 4 grammes de principe actif pour la version enfants, soit 10 grammes pour la version adulte. Bien qu'il fasse partie des laxatifs doux, il est important de rappeler que l'utilisation d'un laxatif doit être exceptionnelle et temporaire chez les adultes et encore plus chez les enfants, sans l'avis du médecin traitant. Il contient des ingrédients présumés non tératogènes pour la santé des femmes enceintes ou allaitantes, néanmoins ne l'utilisez pas sans l'avis du médecin traitant et du conseil de votre pharmacien. Le contenu du sachet doit être versé dans un grand verre d'eau avant la prise : le sachet se prend de préférence le matin afin de stimuler le transit, et l'effet laxatif survient 24 à 48 heures après la prise du sachet. Ce produit est utilisable chez l'adulte et les enfants de plus de 8 ans, à la posologie d'un ou de deux sachets de Macrogol par jour (en veillant bien à ne pas confondre les boîtes enfants à 4 grammes de Macrogol par sachet, avec les boîtes adultes à 10 grammes de Macrogol par sachet). Comme mentionné ci-dessus, il fait partie des laxatifs osmotiques mieux tolérés par notre tube digestif : les effets indésirables les plus fréquents restent des diarrhées ou des maux de ventre.
Les laxatifs de lest
Il y a aussi les laxatifs de lest comme le Normacol en sachet. Ces produits apportent des gels ou des fibres qui augmentent le volume des selles et les rendent plus molles. L'effet est long à se faire ressentir, généralement le lendemain. Ils peuvent eux aussi induire des troubles indésirables, notamment l'apparition de flatulences en début de prises.
Les laxatifs lubrifiants
Les laxatifs lubrifiants permettent de faciliter la progression du contenu fécal dans le tractus digestif et sont particulièrement conseillés en présence d'une fissure anale. Conjointement à un ramollissement des selles, un laxatif lubrifiant facilite l'exonération. Il s'agit principalement de l'huile de paraffine, qui "graisse" le contenu fécal et favorise ainsi une bonne santé du transit.
Les effets indésirables de l'utilisation de l'huile de paraffine se manifestent surtout en cas d'usage prolongé : cette huile peut réduire l'absorption des vitamines liposolubles dans l'intestin, et induire ainsi des carences en vitamines A,D,E ou K.
L'huile de paraffine est un médicament disponible sans ordonnance, sa prise doit rester occasionnelle afin d'éviter la survenue d'un effet indésirable.
Le médicament le plus utilisé dans cette catégorie de laxatifs est le Lansoyl. Ce produit se présente sous la forme d'un gel oral en pot, et contient de l'huile de paraffine en tant que principe actif, ainsi que d'autres excipients (dont le lactulose, à l'effet laxatif également). 100 grammes de Lansoyl contiennent 78 grammes de paraffine liquide. Il convient de respecter la notice de ce produit, et de ne l'utiliser qu'en cas de constipation très occasionnelle, et suite au conseil de votre pharmacien ou de votre médecin.
Les laxatifs stimulants
Les laxatifs actifs agissent eux en stimulant directement l’intestin ou le rectum, le forçant à se contracter. Ce sont des laxatifs d’urgence, qui agissent rapidement, mais qu’il faut absolument prendre sur la durée la plus courte possible. Ils peuvent être responsables d'effets indésirables digestifs, et une utilisation prolongée suite à une constipation peut induire la "maladie des laxatifs". En effet, il est possible de devenir dépendant à ce type de laxatif ! En les utilisant trop, le corps perd sa capacité à expulser le contenu de l'intestin de lui-même, et vous devenez obligés d’utiliser ces laxatifs pour aller aux toilettes. La constipation occasionnelle devient alors chronique à force d’avoir trop pris de laxatifs.
Parmi les traitements contre la constipation occasionnelle, certains se prennent par voie orale, comme Contalax ou Modane, et d'autres par voie rectale, comme les suppositoires Dulcolax. Bien qu'ils soient disponibles sans ordonnance, il est fortement recommandé de les utiliser uniquement sous avis médical, en raison des nombreux effets secondaires possibles.
Les suppositoires à base de glycérine, par exemple, provoquent une contraction du rectum facilitant l'évacuation des selles. Ils sont efficaces en cas de constipation due à une accumulation fécale dans le rectum et sont également utilisés avant une rectoscopie. Cependant, ils n'agissent pas sur le transit intestinal.
Les laxatifs stimulants, comme le Dulcolax, agissent directement sur l'intestin ou le rectum en provoquant des contractions. Leur utilisation doit être limitée dans le temps, car une prise prolongée peut entraîner une dépendance, rendant l'intestin incapable de fonctionner normalement sans aide. L'abus de ces produits peut transformer une constipation occasionnelle en une constipation chronique.
Enfin, certains laxatifs stimulants, d'origine végétale comme le séné ou la cascara, sont parfois perçus à tort comme inoffensifs. En réalité, ils peuvent perturber les échanges hydro-électrolytiques et provoquer des carences en potassium, posant des risques sérieux pour la santé. Leur usage prolongé peut entraîner une inflammation du côlon et des troubles électrolytiques graves, aggravant la constipation.
Les mesures hygiéno-diététiques pour lutter contre la constipation
L'une des premières approches pour traiter la constipation consiste à adopter des mesures hygiéno-diététiques, qui sont souvent efficaces et sans danger. L'apport en fibres alimentaires joue un rôle clé dans la régulation du transit intestinal. Les fibres augmentent le volume des selles et les rendent plus molles, ce qui facilite leur évacuation. Ainsi, une alimentation riche en légumes verts, fruits, céréales complètes et légumineuses est recommandée pour prévenir et soulager la constipation.
En parallèle, l'hydratation est primordiale. Un apport régulier et suffisant en eau tout au long de la journée est indispensable pour permettre aux fibres de gonfler dans l'intestin et de jouer pleinement leur rôle. Boire au moins 1,5 à 2 litres d'eau par jour est généralement conseillé.
La pratique d'une activité physique régulière est également bénéfique. Le mouvement stimule le transit en aidant les muscles intestinaux à fonctionner de manière plus efficace. Même une simple marche quotidienne de 30 minutes peut favoriser la motilité intestinale et prévenir les problèmes de constipation.
Toutefois, si les symptômes persistent, demandez conseil à votre pharmacien ou médecin traitant ou consultez un gastro-entérologue. Rappelons aussi qu'une perte de poids ou d'appétit en absence d'un régime alimentaire particulier ou la présence de sang doivent amener à consulter un médecin.
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