Troubles urinaires
Tout comme l’infection urinaire, les troubles urinaires touchent les femmes et les hommes, en particulier après 60 ans. Les fuites urinaires et l’envie constante d’uriner peuvent avoir un retentissement sur la qualité de vie et la santé des patients, et nécessitent une prise en charge adaptée.
Qu’est-ce que l’incontinence urinaire ?
Le bas de l’appareil urinaire est composé d’un réservoir (la vessie) et d’un passage permettant l'élimination de l’urine (l'urètre) muni d'un sas d'ouverture, le sphincter. La vessie adulte possède un système automatique de contrôle qui permet ou non la miction. L’incontinence urinaire se produit chaque fois que la pression intra vésicale est supérieure aux résistances des sphincters.
L’incontinence urinaire se traduit par une perte involontaire d’urine par l’urètre, de jour comme de nuit. Le fonctionnement normal des reins prend une part essentielle dans ces troubles.
Quelles sont les signes d’incontinence urinaire ?
On différencie trois types majeurs d’incontinence :
L’incontinence urinaire d’effort, se traduisant par symptômes tels que des fuites involontaires d’urines lors d’un effort (toux, rire, sport). L’instabilité vésicale, appelé aussi miction impérieuse, se traduisant par des fuites d’urines en grandes quantités, qui surprend le patient. Cette incontinence peut être dû à une infection comme à d’autres facteurs de troubles de la miction : anxiété, calcul, cancer (cancer de la prostate notamment), ou toute autre cause infectieuse. Enfin, l’incontinence mixte, correspondant à l’association des deux fuites.
Examens
Un bilan chez un médecin spécialiste permet de détecter des rétentions ou troubles urinaires, et de décider des traitements, suivant le type d’incontinence. Il comprend un interrogatoire avec les symptômes et les médicaments du patient, et un examen clinique incluant chez les hommes un toucher rectal, essentiel à la détection d’une hypertrophie bégnine de la prostate ou d’un cancer de la prostate, ainsi que la recherche de signes neurologiques. Chez le sujet âgé, les troubles urinaires peuvent être induits par une maladie et avoir une cause neurologique : sclérose en plaques, maladie de Parkinson, maladie d’Alzheimer, lésion médullaire (moëlle épinière).
Des examens complémentaires peuvent être effectués, comme un ECBU pour la recherche dans l’urine d’une infection urinaire, une échographie rénale et pelvienne (recherche d’une insuffisance rénale, du volume de la prostate, de la vidange de la vessie), ou un examen urodynamique.
Traitements
La rééducation est efficace sur les troubles urinaires légers, comme les envies impérieuses d’uriner, mais aussi sur les instabilités vésicales. Le calendrier mictionnel, qui consiste à écrire chaque jour les horaires de miction, les circonstances des fuites et le type de boissons consommées, est un bon facteur d’analyse de l’incontinence.
En complément d’une rééducation, l’incontinence urinaire par syndrome d’hyperactivité vésicale passe par la prise de médicaments. Les traitements dépendent du type et de la cause des fuites urinaires. Ils diminuent l’amplitude de la contraction vésicale involontaire et relaxent les muscles lisses de la prostate et de l’urètre. Certains laboratoires de compléments alimentaires proposent aussi des produits à base de plantes qui contribue au fonctionnement normal de la prostate.
Lorsque les médicaments ne sont plus suffisants, pour des formes invalidantes graves, les interventions chirurgicales sont possibles. La chirurgie permet un repositionnement de la vessie, de réduire un obstacle face à la miction, d’agrandir la taille de la vessie, ou d’implanter un sphincter urinaire artificiel, qui va limiter les fuites d’urine en cas de déficience totale du sphincter urinaire.
Conseils
La qualité de vie étant souvent fortement impactée, parler à votre médecin en cas de troubles urinaires fréquents. Buvez régulièrement toute la journée, en évitant les boissons contenant de la caféine, de la théine, ou de l’alcool. Par contre, éviter de boire trop après 18 heures. Aller aux toilettes régulièrement. Chez la personne âgée, adapter l’environnement pour simplifier l’accès aux toilettes.
Pour en savoir plus sur les troubles urinaires, vous pouvez contacter l’association française d’urologie (Urofrance), ou l’AAPI (association d’aide aux personnes incontinentes). L’association des Urologues du Canada mets également en ligne sur son site des informations à destination du grand public et des professionnels.