Allaitement : position, manque de lait, crevasses... suivez le guide !
- Les débuts de l’allaitement maternel
- En pratique
- Les idées reçues de l’allaitement maternel en pharmacie
- Le cas des crevasses
Vous venez d'accoucher et vous avez décidé d’allaiter ? Nous vous donnons les clés pour une mise en route réussie. Chaque situation est unique, et trouver son équilibre peut prendre un peu de temps.
Les débuts de l’allaitement maternel
L’allaitement maternel est vécu différemment par chaque femme, et ne répond pas à des règles uniques pour toutes.
Tout d’abord, ne comptez pas le nombre de tétées. L’allaitement maternel obéit aux demandes et aux besoins du bébé. La production de lait maternel va augmenter par la stimulation de bébé lors de l’allaitement maternel. Le bébé va ainsi faire augmenter naturellement la production de la quantité de lait dont il a besoin.
Ne vous fiez donc pas aux moyennes de tétée retrouvées autour de vous : certaines mamans vont devoir allaiter bébé une dizaine de fois par jour, alors que cinq repas suffiront à bébé pour d’autres parents.
Il en est de même pour les volumes de lait chez la maman. Les mamans ayant naturellement moins de lait devront multiplier le nombre de tétées. Cependant, une femme ayant de faibles stocks de lait, peut voire sa production augmenter par la suite. Rien n’est universel !
En pratique
Les premiers temps, mettez votre bébé au sein dès qu’il en a envie, en vérifiant qu’il puisse téter correctement. Vous pouvez proposer à bébé les deux seins à chaque allaitement. On fait d’abord téter un sein, et quand il est vide, proposez l’autre. Stimuler les deux mamelons est essentiel au début de l’allaitement maternel. Puis, le nourrisson pourra téter un sein après l’autre.
Surveillez la position du bébé lorsqu’il est au sein. Plusieurs positions sont possibles : le ventre de bébé peut être contre votre ventre, avec la tête et le corps du bébé alignés dans votre axe. N’hésitez pas à demander un accompagnement personnalisée avec une sage-femme, afin de trouver la ou les positions adaptés pour vous et votre bébé.
Si bébé a du mal à téter, si vos mamelons sont rentrés, l’utilisation d’un tire-lait est possible.
Vous pouvez aussi vérifier les urines de bébé : les couches sont mouillées au moins six fois chaque jour.
Enfin, pensez aussi à vous ! On s’oublie souvent dans ces moments de vie, et pourtant, plus vous réussirez à éviter le stress, et à vous autoriser des moments de repos, plus vous aurez des forces pour l’allaitement maternel.
N’hésitez pas à demander de l’aide, à demander des conseils, à vous reposer quand bébé dort, à être égoïste, à dire non, à solliciter les autres, et autorisez vous des erreurs.
Votre pharmacie reste à votre écoute à tout moment de la journée, et de la semaine.
Allaitement maternel : quels horaires respectés ?
Certaines recommandations indiquent la règle des six repas, espacés de trois heures : ces conventions ne sont plus forcément suivies ni recommandées aujourd’hui. En effet, le lait maternel se digère plus rapidement que le lait de vache. Ainsi, un bébé va avoir envie de téter plus de six fois par jour, notamment au début. Il y a également la prise en compte du plaisir et du moment intime que représente le moment du repas, et dont les nourrissons sont demandeurs.
De plus, la durée de tétée est propre à chaque bébé. Un bébé va être calé en cinq minutes, quand un autre va l’être en 30 minutes.
Attention cependant, il est conseillé de vérifier que le bébé déglutit bien le lait à travers le mamelon, et qu’il ne reste pas au sein “juste” pour se rassurer et le considérer comme un doudou-tétine !
Quelle position lors de l’allaitement maternel ?
La maman doit se sentir bien, et ne doit pas être contractée si possible. Le mamelon doit être totalement pris dans la bouche de bébé, notamment la zone de l’aréole. Cela permet une succion efficace et qui limite la survenue des crevasses.
Pendant combien de mois doit-on allaiter idéalement ?
L’organisation mondiale de la santé recommande six mois d’allaitement maternel exclusif. Malheureusement, il est parfois bien difficile de tenir ces six mois, selon les envies, la fatigue, l’accompagnement, la reprise du travail, etc.
L’utilisation du tire-lait augmente les chances d’allaiter pendant une période plus longue, n’hésitez pas à prendre conseil auprès de votre sage-femme, de votre pharmacien et de votre pédiatre, si vous avez des doutes lors de l’allaitement maternel.
Les idées reçues de l’allaitement maternel en pharmacie
“Je n’ai pas assez de lait”
Le saviez-vous ? Seulement 5 % des insuffisances de production de lait maternel sont physiologiques : hypoplasie mammaire, suite à une opération chirurgicale, trouble de la thyroïde, anxiété…
“Boire plus de liquides permet d’obtenir plus de lait maternel”
Evidemment, il est important, surtout pour une maman, de rester suffisamment hydratée. Cependant, il n’y a pas d’études ni de lien entre la consommation de liquides et la production de lait maternel. Il en est de même pour l’alimentation en général. Il est préconisé à la maman de boire et de manger selon ses besoins, de manière diversifiée et équilibrée.
“Mon lait n’est pas suffisant”
Le lait maternel permet à lui seul d’apporter les vitamines et les nutriments nécessaires à son bon développement, les six premiers mois de sa vie. L’eau n’est pas nécessaire, et l’apport d’un lait maternisé en pharmacie n’est pas nécessaire si l’allaitement maternel se passe bien et que bébé puisse téter de manière adaptée.
Si une supplémentation doit être apportée, c’est le médecin, et notamment le pédiatre, qui pourra le décider, selon les situations (insuffisance véritable de lait maternel, difficultés à allaiter malgré un accompagnement, traitement médical très spécifique).
De plus, la nature est bien faite ! Le lait maternel évolue au cours d’une tétée en termes de composition : les nutriments et la texture sont d’abord légers, puis plus gras vers la fin de la tétée. Les nourrissons apprennent ainsi naturellement à être rassasiés.
”Mon bébé pleure, il a faim”
Un bébé qui pleure, est un bébé qui en premier lieu recherche une présence humaine. Ces pleurs sont d’autant plus présents les premiers jours et les premières semaines, car le bébé n’a pas encore compris que les périodes de nuit, où il fait noir, sont les périodes associées au sommeil.
“Mon bébé ne boit pas assez de lait !”
Regardez l’oreille et la tempe de votre nourrisson : s'ils bougent, si bébé boit régulièrement et déglutit pendant qu’il est en train de téter, c’est le signe que l’allaitement maternel se passe bien. Les urines sont aussi une caractéristique que tout va bien. Ne pesez pas bébé après chaque moment d’allaitement, ce n’est pas nécessaire et ça produit une anxiété inutile.
Il arrive au 3ème mois que le poids d’un bébé qui allaite stagne, c’est normal et il n’y a pas lieu de s’alarmer.
Respectez les conseils et les rendez-vous chez vos différents professionnels de santé : sage-femme, pédiatre, et pharmaciens, qui sont tous à votre disposition pour vous fournir un accompagnement adapté.
Le cas des crevasses
Les crevasses surviennent généralement les premières semaines de l'allaitement.
Avec le temps, la position de bébé aux seins se perfectionne, la peau du mamelon et autour du mamelon devient moins sensible aux irritations, réduisant le risque de crevasses.
Qu’est-ce qu’une crevasse ? Les crevasses sont des lésions localisées entre le mamelon et l’aréole des seins, là où le bébé tire. La douleur est fortement présente au début des tétées, puis se réduit.
De plus, après l’accouchement, les mamelons peuvent être sensibles malgré l’absence de crevasses : cette réaction est associée à la réduction de la progestérone et à l’introduction de la prolactine.
À quoi sont dues les crevasses ?
Le plus fréquemment, les crevasses sont causées par une mauvaise position du nourrisson lors de l’allaitement maternel. L’accompagnement par une sage-femme erst particulièrement recommandée. Sachez qu’une sage-femme peut venir également à domicile, et vous donner des conseils avisés pour la mise en route des tétées.
Autre cause des crevasses, l’intensité de succion du nourrisson. Un bébé qui a faim va téter avec insistance lors du début des tétées, provoquant ainsi des frottements de la langue sur les mamelons.
Comment éviter les crevasses ?
Mettez les seins sous l’eau chaude avant l’allaitement, pour aider l’écoulement. Réduisez si possible le stress lors des tétées, car celui-ci repousse l’éjection du lait. Le bébé tète plus fort, et cela augmente l’intensité des douleurs.
Pensez au protège-mamelon au début de la tétée, si la douleur est vraiment très intense. Le protège-mamelon doit être idéalement conseillé par un professionnel de santé avisé, et être mis de façon ponctuelle ; seulement si besoin.
Les coquilles d’allaitement entre les tétées peuvent aussi réduire le risque de frottement et de développement des crevasses.
Commencez les tétées par le sein qui fait le moins mal, pour stimuler l'éjection.
Vous pouvez enfin, lorsque les tétées se terminent, mettre le petit doigt dans la bouche de bébé doucement, afin de faire lâcher le mamelon a bébé, et réduire le phénomène ventouse.
Consultez et prenez conseil auprès de votre pharmacien et de votre pédiatre en cas de symptômes infectieux.
Comment soigner les crevasses ?
Cela dépend déjà de l’origine des crevasses (correction de la position du nourrisson, etc).
Les soins consistent à laver les seins chaque jour avec un savon doux sans savon, non irritant.
Un soin hydratant et réparateur peut ensuite être utilisé. En pharmacie, vous retrouverez de la lanoline purifiée.
Vous pouvez également utiliser des hydrolats apaisants afin de soulager vos crevasses
Des compresses d'hydrocolloïdes, disponibles en pharmacie, et remboursées sur ordonnance de votre médecin ou de votre pédiatre, peuvent être utiles en cas de crevasses importantes.
Dans tous les cas, les crevasses ne devraient pas être une cause d'arrêt de l’allaitement : un accompagnement adapté par un professionnel de santé permet de soulager la maman et de cicatriser les crevasses, pour qu’elle retrouve un allaitement maternel de qualité.
Source : Lemoniteurdespharmacies.fr