Comment mettre un ovule vaginal ?
- Les candidoses vaginales
- En pratique, comment s'utilise un ovule vaginal ?
- L’hygiène à adopter pendant une mycose
- Les autres produits de la mycose vaginale
Les candidoses vaginales
Trois femmes sur quatre auront un épisode de mycose, au moins une fois au cours de leur vie.
Les champignons Candida Albicans, des champignons naturellement existant dans la flore digestive et vaginale, sont le principal facteur de survenue de mycoses vaginales. Les mycoses vaginales sont gênantes, récurrentes parfois, mais bénignes. L'infection démarre avec des démangeaisons au niveau vulvaire. La vulve rougit et les symptômes sont caractéristiques : sensation de brûlure, pertes blanches (on parle de lait caillé). Contrairement à d'autres vaginoses, les mycoses n'ont pas d'odeurs. On retrouve des douleurs lors des rapports sexuels.
Quels sont les facteurs de survenue des mycoses vaginales ?
Certains facteurs augmentent le risque de survenue d'une mycose :
- perturbations hormonales, notamment chez la femme enceinte ou chez la femme sous contraception hormonale
- prise de certains médicaments antibiotiques
- douche vaginale
- hygiène intime trop fréquente, avec utilisation de produits irritants
- suite à une infection (l'immunité est alors réduite).
Que faire face à une suspicion de mycose ?
Une première mycose doit nécessiter l'avis et la consultation du médecin et/ou du gynécologue.
Seul une mycose vaginale chez une femme non enceinte, qui connaît les symptômes, peut être traité par la pharmacie, sans consultation du médecin.
Les récidives des mycoses sont malheureusement fréquentes : on considère qu'il s'agit de récidives quand on dépasse 4 épisodes de mycoses par an. Si c'est le cas, malgré la bonne prise du traitement lors des épisodes de mycoses, il est alors indispensable de consulter le médecin traitant et/ou un gynécologue, qui effectuera un prélèvement local pour rechercher le pathogène en cause.
Le traitement local d’une mycose non compliquée associe un médicament en crème contre la mycose, qui apaise l’irritation de la vulve, et des ovules pour éliminer les levures localisées dans la zone vaginale.
En pharmacie, vous trouverez différentes marques et médicaments d'ovules vaginaux : Monazol (miconazole), Gyno Pevaryl (éconazole), Lomexin (fenticonazole), mais aussi des médicaments sous la forme d'une crème vaginale : Myco-Hydralin (Clotrimazole), Myleugine crème vaginale (nitrate d'éconazole)....Ces médicaments sont disponibles en pharmacie sans ordonnance, mais nous vous conseillons de toujours prendre conseil auprès de votre pharmacien, et de consulter votre médecin en cas de récidives, ou en cas de premier épisode de mycoses vaginales.
En pratique, comment s'utilise un ovule vaginal ?
Les ovules sont disponibles en pharmacie, soit sans applicateur, ou avec applicateur (Myco-Hydralin par exemple). Les ovules se positionnent au fond du vagin, de préférence le soir au coucher. La durée d’utilisation varie selon les marques d’ovules vaginaux : un ovule unique, ou trois ovules, trois soirs de suite, pour les ovules vaginaux à libération prolongée. Les deux formes d’ovules sont tout aussi efficaces dans le traitement des mycoses simples, c’est pourquoi les ovules en prise unique sont souvent conseillés par votre pharmacie.
Certains traitements contre les mycoses peuvent être renouvelés une fois, si les symptômes sont encore là 72 heures après la mise du dernier ovule, ou si vous souffrez de manière répétée de mycose.
En effet, la mycose a un caractère récidivant.
Suite à la mise des ovules, une augmentation des symptômes de la zone intime comme les brûlures ou les démangeaisons, peuvent survenir. Ces symptômes surviennent ou augmentent généralement dans la journée faisant suite à la mise en place des ovules. Ils sont dus à l’élimination de la levure responsable de la mycose. Cette levure rejette des molécules irritantes pour la flore vaginale.
Est ce qu’on peut mettre un ovule vaginal pendant les règles ?
Tout à fait ! Le traitement avec un médicament sous la forme d'un ovule et d'une crème vaginale peut être commencé pendant les règles, et ne doit pas être stoppé si les règles apparaissent au cours du traitement. Il est néanmoins recommandé d’éviter les tampons et les coupes menstruelles, qui pourraient réduire l’efficacité des ovules. De même, il est conseillé de ne pas utiliser d’autres ovules gynécologiques, afin de garantir l’efficacité totale du traitement contre la mycose.
L’hygiène à adopter pendant une mycose
En complément du traitement local contre la mycose, des produits de toilette et des soins locaux peuvent compléter l’action anti-mycose. La mycose est souvent causée par une levure appelée Candida albicans. Candida albicans se développe favorablement dans un milieu au pH acide : ainsi, il est recommandé d’appliquer des produits de toilette et des soins d’hygiène intime au pH neutre ou alcalin, jusqu’à la fin de la mycose.
Attention ! Ces produits de toilette spécifique à une mycose sont à arrêter ensuite, car ils peuvent être irritants et déséquilibrer à long terme la flore vaginale. Une perturbation de la flore vaginale peut être à l’origine d’une récidive d’un épisode de mycose, et c’est le cercle vicieux !
En dehors des épisodes de mycoses, je vous invite à utiliser des produits et des soins doux, non irritants et qui respectent l’équilibre naturel de la flore vaginale. Évitez les douches vaginales, évitez l’utilisation intempestive de produits de toilette qui altèrent à terme la flore vaginale.
Faut-il traiter le partenaire lors d’une mycose ?
Le traitement du partenaire n’est pas utile lors d'un épisode de mycose, car la mycose vaginale n’est pas une infection sexuellement transmissible. Cependant, une inflammation localisée sur la zone intime est possible, et demande alors l’utilisation d’un médicament pour le traitement de la mycose.
Rapport sexuel et mycose
Les produits et médicaments contre la mycose peuvent altérer les préservatifs et les diaphragmes en latex. Ils peuvent également réduire l’effet des spermicides.
Les autres produits de la mycose vaginale
Les probiotiques
Les produits probiotiques contiennent différentes souches bactériennes. On les retrouve soit sous la forme de compléments alimentaires, soit en produits locaux (vaginaux), sous la forme de dispositifs médicaux. Ces produits sont utilisés pour restaurer la flore intestinale chez les femmes ayant des infections vulvaires, des infections vaginales, ou des mycoses.
En pharmacie, vous retrouverez des produits prébiotiques à base d’acide lactique, et à base de nutriments des lactobacilles. Ces produits visent à restaurer un pH vaginal acide, tout en aidant le développement des souches bactériennes présentes dans la flore intestinale. Ce type de produits est disponible en voie vaginale, en prévention des récidives des mycoses et des vaginoses. On retrouve par exemple le produit Hydralin Balance.
Pour la voie orale, les probiotiques se prennent tous les jours, sur plusieurs semaines, voire plusieurs mois selon les produits et les indications, car le délai d’action est plus long que les probiotiques par voie vaginale.
Les tests d’autodiagnostic
Vous retrouverez également en pharmacie des tests d'auto diagnostics des infections vaginales (Hydralin Test, Mylan Autotest), qui peuvent participer à distinguer une mycose d’une vaginose.
Comment agissent-ils ? Ils mesurent le pH vaginal : si le pH vaginal est supérieur à la normale (> à 4.5), le test oriente le résultat vers une infection à type de vaginose bactérienne, ou d’infection sexuellement transmissible à trichomonas vaginalis.
Attention, ces tests ne sont pas totalement fiables, et se font durant la période menstruelle, ou les trois jours suivants, ou moins de douze heures après un rapport sexuel.