Allergies
- Comment classe-t-on les différentes réactions allergiques ?
- Les réactions allergiques les plus courantes
- L'allergie médicamenteuse : quelques précisions
- L'allergie alimentaire : quelques précisions
- Conseils
- Les traitements classiques contre l'allergie
- Les traitements par homéopathie et aromathérapie contre l'allergie
Nous sommes nombreux à connaitre quotidiennement la gêne provoquée par une allergie. Il s'agit d'une réaction exagérée ou inappropriée de l’organisme au contact d’une substance étrangère. Il s’agit d’un phénomène immunitaire.
Notre système immunitaire nous permet de nous débarrasser d’agents pathogènes (virus, bactéries, champignons, cellules tumorales).
L’antigène est la substance étrangère à l’organisme qui déclenche la réaction immunitaire. Si cette réaction immunitaire est exagérée ou inappropriée, l’antigène est appelé allergène.
L’anticorps est la substance produite par l’organisme lorsqu'il se trouve au contact de l’antigène.
L’organisme a deux manières de répondre au contact d’un antigène :
- production d’anticorps (immunité humorale)
- sensibilisation de certaines cellules (lymphocytes) : on parle alors d’immunité cellulaire.
Lorsque le système immunitaire réagit de manière trop importante ou inappropriée, il y a réaction allergique.
Une réaction allergique ne se produit pas lors du premier contact avec la substance responsable. Ce premier contact permet à l’organisme de faire connaissance avec cette substance et de développer une immunité vis à vis d’elle. La réaction allergique se produira lors des contacts ultérieurs.
Comment classe-t-on les différentes réactions allergiques ?
Les réactions allergiques peuvent être classées en quatre types :
Réaction de type I
La substance allergisante (allergène ou antigène) s’associe aux anticorps de certaines cellules sanguines (polynucléaires basophiles) ou tissulaires (mastocytes), provoquant la libération de substances (histamine, quinines, leucotriènes) qui seront responsables des symptômes ressentis par le patient.
Parmi ces réactions, on trouve le rhume des foins et la rhinite allergique, la conjonctivite allergique, l’asthme, l’urticaire, l’œdème de Quincke et le choc anaphylactique.
Le diagnostic repose sur l’anamnèse, l’examen clinique, les tests cutanés et certaines analyses de laboratoire (éosinophilie, Ige totales et spécifiques)
Réactions de type II et III
Ce type de réaction se produit lorsque les anticorps réagissent avec les composants antigéniques de certaines cellules.
On les trouve dans certaines anémies, certaines affections de la peau (pemphigus). Ces réactions sortent du cadre des phénomènes allergiques courants et nous n’en parlerons pas ici.
Nous ne parlerons pas non plus des réactions de type III où les antigènes circulent dans le sang liés aux anticorps et sont responsables de pathologies variées telles le
, la périartérite noueuse, la glomérulonéphrite aiguë, …Réaction de type IV
Les réactions de type IV sont par contre très courantes. Il n’y a pas d’intervention d’anticorps, mais des cellules sanguines (lymphocytes) au contact de l’antigène. Ce type d’allergie dite cellulaire est responsable de l’eczéma, de certaines allergies médicamenteuses, du rejet des greffes. Nous ne parlerons que de l’eczéma, dont le diagnostic repose sur l’anamnèse, l’examen des lésions et les tests cutanés.
Les réactions allergiques les plus courantes
Les réactions de type I sont les plus courantes.
L'asthme
Au contact de l’allergène (pollens, poussières domestiques, poils d’animaux …), on observe au niveau des bronches un spasme de la musculature lisse, un œdème et une hypersécrétion de mucus qui entraînent des difficultés respiratoires (surtout expiratoires) avec sifflements bronchiques audibles souvent même sans stéthoscope. C'est .
La prévention repose, quand c’est possible, sur l’éviction de l’allergène et l’abstention de tout tabagisme.
La rhinite
se manifeste par une obstruction nasale, des éternuements en salves, une rhinorrhée. Son traitement repose sur l’éviction de l’allergène quand cela est possible, les antihistaminiques oraux (loratidine, mizolastine, ebastine, cétirizine, féxofénadine, kétotifène …) ou locaux (azélastine, lévocabastine), les corticoïdes locaux, le cromoglycate disodique en spray nasal. Une désensibilisation spécifique est également possible.
La conjonctivite allergique
accompagne souvent la rhinite allergique et se manifeste par du larmoiement et du prurit oculaire. Son traitement se rapproche de celui de la rhinite. Il faut cependant se méfier des corticoïdes topiques qui pourraient aggraver une affection virale de l’œil (herpes, zona !) et entraîner une hypertension intra oculaire (glaucome).
L'urticaire
L’urticaire est une manifestation cutanée de l’allergie de type I qui se traduit par l’apparition de lésions très prurigineuses (fortes démangeaisons), plus ou moins étendues. Ces lésions peuvent se produire n’importe où sur le corps. Son traitement repose une fois de plus sur l’évitement de la substance responsable, les antihistaminiques et parfois les cortico-stéroïdes par voie orale ou locale.
Œdème de Quincke
L’œdème de Quincke est une réaction semblable à l’urticaire, mais localisée au niveau de la face et des voies respiratoires supérieures (pharynx, larynx). L’œdème situé à ce niveau peut entraîner une obstruction respiratoire supérieure parfois gravissime. Il s’agit d’une urgence médicale. Le traitement repose sur l’adrénaline, les corticostéroïdes et antihistaminiques injectés. Les manœuvres de réanimation ainsi que la trachéotomie sont parfois nécessaires. La mise en évidence et l’éviction de l’allergène sont indispensables. Possibilité de désensibilisation spécifique.
Le choc anaphylactique
Le choc anaphylactique est lui aussi une urgence médicale. Au contact de l’allergène se produit une hypotension grave pouvant être fatale. Son traitement en urgence se rapproche de celui de l’œdème de Quincke. Une désensibilisation spécifique peut s’avérer extrêmement utile, dans le cas des allergies aux piqûres d’hyménoptères par exemple (abeilles, guêpes). Il est recommandé de réaliser cette désensibilisation en milieu hospitalier, des réactions violentes au vaccin pouvant survenir dans les minutes suivant l’injection.
Parmi les réactions de type 4, nous ne parlerons ici que de l’eczéma qui est la manifestation la plus courante de ce type d’allergie.
Eczéma
Les lésions de
ne se manifestent qu’au niveau de la région cutanée qui a été mise en contact avec l’allergène, contrairement à l’urticaire.Ces lésions passent par plusieurs stades :
- Au stade précoce, il s’agit d’un érythème prurigineux.
- Vient ensuite le stade vésiculeux, parfois très éphémère, avec présence de petites « cloches ».
- Suit le stade érythémato croûteux, avec suintement et parfois surinfection.
- Puis le stade de réparation.
La liste des substances responsables est impressionnante : métaux (chrome, nickel, cobalt, …), végétaux (fleurs, arbres, arbustes, fruits, légumes, plantes aromatiques), le caoutchouc, les matières plastique, les colles, les colorants, …
Le diagnostic est clinique. L’identification de l’allergène peut être précisée par les tests cutanés. Dans les cas difficiles, quand les lésions sont atypiques, le diagnostic peut nécessiter une biopsie cutanée (examen microscopique d’un fragment de la lésion).
Une fois de plus, le traitement consiste à éviter l’allergène. Le traitement de lésions repose sur les corticoïdes topiques et, en cas de surinfection, le traitement de cette surinfection.
L'allergie médicamenteuse : quelques précisions
Les réactions aux médicaments sont mal connues. Elle ne sont pas toutes d’origine allergique : elles peuvent par exemple être liées à un surdosage ou à une intolérance non liés à un phénomène allergique.
Les réactions allergiques à IGE (type I) ne sont observées qu’après une ou plusieurs expositions au médicament sans qu’il n’y ait eu d’incident. Elles se manifestent sous forme d’urticaire, de réactions cutanées érythémateuses, de fièvre , d’infiltrats pulmonaires, d’atteinte rénale ou hépatique, de choc anaphylactique.
Le traitement doit alors être interrompu. En cas d’allergie à un médicament indispensable (par exemple dans la prévention de l’endocardite bactérienne par pénicilline), une désensibilisation peut être entreprise par administration de doses croissantes du médicament.
L'allergie alimentaire : quelques précisions
L’allergie alimentaire peut se manifester par des réactions de type I (urticaire, asthme, œdème de Quincke).
Chez le jeune enfant, un eczéma (eczéma atopique) peut être prémonitoire d’une allergie respiratoire.
Conseils
La première chose à faire face à une allergie, c’est d’éviter le plus possible de rentrer en contact avec l’allergène. Et il est possible de le faire efficacement avec quelques gestes assez simples.
En premier lieu il faut aérer les lieux où vous vivez afin de changer l’air que vous respirez chez vous. En effet l’air des habitations peut très vite devenir très pollué par des quantités de molécules ou matières. Dans la même idée, ne faites pas votre lit dès votre réveil, mais laissez le ouvert afin qu’il s’assèche et s’aère un peu : un lit trop vite refait conserve la chaleur et l’humidité laissées par le corps, ce qui favorise le développement des acariens, l’allergène le plus courant dans les habitations. Procéder aussi au lavage de tout ce qui aurait pu être en contact avec un allergène, draps et literies, vêtements, tissus d’ameublement, mais aussi la peau, et surtout les cheveux et le nez.
Il convient aussi, surtout en cas d’allergie aérienne (type pollen), de ne pas faire sécher son linge dehors, d’aérer une fois la nuit tombée et de ne pas pratiquer d’activité sportive en pleine journée.
Pour ce qui est des allergies alimentaires ou médicales, la seule mesure reste de ne plus entrer en contact avec l’allergène, même si dans certains cas cela peut être difficile à appliquer.
Et il faut savoir qu’en fonction de la sensibilité de chacun, les réactions sont plus ou moins marquées ou manifestées. Un exemple qui a lieu fréquemment : un collègue arrive et une allergie se déclenche chez vous… Et non, vous n’êtes pas allergique à lui ! Si votre corps réagis comme cela, c'est juste que ses vêtements sont couverts de poils de chats. D’où l’importance de fermement rappeler qu’il est essentiel de bien nettoyer ce qui aurait pu être en contact avec l’allergène !
Les traitements classiques contre l'allergie
Si vous savez que vous allez aller dans un lieu avec un allergène que vous ne pourrez pas éviter (maison avec un chat), il est conseillé de prendre la veille au soir, ou le matin même, un antihistaminique. En effet, ce dernier empêchera la réaction allergique de se faire. Si des grands conditionnements peuvent être obtenus sur l’ordonnance, des petits conditionnements peuvent être obtenus au comptoir, notamment la loratadine et la cétirizine.
Une autre molécule peut être très utile, la pseudoéphédrine, dont l’action est de couper les écoulements du nez. En effet le nez qui coule beaucoup est un signe assez évocateur d’une réaction allergique. Cette molécule est souvent associée avec de l’ibuprofène (Rhinadvil, Nurofen Rhume) ou bien un antihistaminique (Actifed rhinite allergique)
Pour une action locale dans le cadre des allergies respiratoires, il existe des sprays qui contiennent des molécules antiallergiques qui sont là pour calmer la réaction au niveau des muqueuses nasales. Ce sont ses réactions qui sont à l’origine des éternuements et du nez qui coule abondamment.
L’action au niveau du nez peut être renforcée par des sprays type eau de mer qui eux sont là surtout pour nettoyer le nez et se débarrasser des allergènes qui auraient pu s’y glisser et y rester piégés.
Enfin, pour ce qui est des réactions cutanées, que ce soit directement une allergie cutanée, ou une manifestation cutanée d’une allergie respiratoire ou alimentaire, les traitements qui existent sont principalement des crèmes à base de corticoïde. Ces dernières vous aideront à calmer les démangeaisons et les rougeurs.
Les traitements par homéopathie et aromathérapie contre l'allergie
Homéopathie
On peut aussi trouver en homéopathie et en aromathérapie des remèdes à l’allergie.
L’homéopathie propose des traitements pouvant beaucoup varier en fonction du type de l’allergie et de la personne allergique, c’est pourquoi il est préférable de consulter un homéopathe afin qu’il établisse la prise en charge qui vous sera la plus adaptée. Ceci dit il existe des préparations toutes faites qui sont efficaces, ou des modèles de prises en charge génériques qui peuvent aussi bien fonctionner.
Préparation à un épisode pollinique : 1 dose Pollens 15 CH par semaine 2 à 3 mois avant le début de la saison
En période d’allergie : 5 granules de Pollens 15 CH, 5 granules d’Apis mellifica 9 CH et 5 granules de Poumon histamine 15 CH matin et soir
Démangeaisons et eczéma d’origine allergique : Cicaderma ou Homéoplasmine
Aromathérapie
Pour les huiles essentielles aussi il existe des prises en charge qui peuvent aider, mais comme il s’agit de produits hautement actifs, certaines précautions sont à prendre, présentées dans l’article consacré à l’aromathérapie.
Rhinite allergique : Camomille noble 1 goutte sur un support neutre 3 fois par jour ou Eucalyptus radié 2 gouttes sur support neutre, 10 jours par mois en période allergique et préparation
Eczéma : Camomille noble 1 goutte + Eucalyptus radié 1 goutte + Lavande officinale 1 goutte dilué dans 6 gouttes d’huile d’amande douce à appliquer sur les zones lésées 2 fois par jour pendant 7 jours
Pour en savoir plus sur le rôle de l'aromathérapie, CLIQUEZ ICI.