Accident Vasculaire Cérébral
- Qu'est-ce qu'une attaque cérébrale ?
- Les traitements possibles contre l'Accident Vasculaire Cérébral
- Quelques idées reçues sur l'Accident Vasculaire Cérébral
- Quelles sont les causes d'un AVC ?
- Quels sont les facteurs de risque ?
- Les symptômes d'alarme
- Comment prévenir l'attaque cérébrale et réduire au maximum le risque ?
- L'AVC en chiffre
Chaque année, 130 000 Français sont victimes d'un accident vasculaire cérébral ou AVC. Les AVC constituent, en Europe, la principale cause d'invalidité et une importante cause de mortalité. Chez les patients hypertendus, les AVC sont en fait plus fréquents que les infarctus du myocarde. Le risque d'AVC augmente également avec l'âge. La problématique des AVC et de leur prévention est également un problème démographique du fait du vieillissement de la population.
Qu'est-ce qu'une attaque cérébrale ?
Les artères, les vaisseaux sanguins assurent le transport du sang et de l'oxygène vers tous les tissus (cœur, rein, cerveau…) du corps humain. Comme pour les autres tissus, l'oxygène est indispensable à notre cerveau.
Si un vaisseau qui se dirige vers le cerveau est bouché ou se rompt, une partie du cerveau reçoit alors trop peu de sang et d'oxygène. Le manque d'oxygène provoque sur le tissu cérébral concerné une nécrose (mort), c'est ce qu'on appelle une attaque cérébrale ou accident vasculaire cérébral (AVC).
Si le sang arrive en moins grande quantité (par rapport à une situation normale), le tissu concerné ne meurt pas mais cela provoque des troubles temporaires au niveau du cerveau. C'est ce qu'on appelle une mini attaque cérébrale ou attaque ischémique transitoire (AIT).
Une AIT peut être annonciatrice d'une attaque cérébrale (AVC).
Il existe deux sortes d'attaque cérébrale :
L'attaque cérébrale sans saignement (attaque cérébrale ischémique) : les apports en sang d'une région du cerveau sont interrompus par la présence d'un caillot dans un vaisseau sanguin.
L'attaque cérébrale avec saignement (attaque cérébrale hémorragique) couramment appelée « hémorragie cérébrale » : il s'agit d'un vaisseau sanguin qui se déchire. De ce fait, l'apport en sang au cerveau diminue. Le sang peut alors s'échapper par la déchirure dans une partie du cerveau qui est alors endommagée.
Les traitements possibles contre l'Accident Vasculaire Cérébral
Basée sur un composé chimique appelé Activase, la thrombolyse contribue à rétablir le flux sanguin en dissolvant les caillots qui le bloquent. Pour être efficace, elle doit cependant être dispensée au patient dès que possible.
Autre solution : l'enzyme tPA, qui est naturellement présente dans le corps humain. Administrée en intra-veineuse au maximum 3 heures après l'AVC, la tPA peut également dissoudre les caillots sanguins éventuels.
Quelques idées reçues sur l'Accident Vasculaire Cérébral
« L'AVC est inevitable » : FAUX ! L'AVC peut largement être évité, en contrôlant les facteurs de risque et en les maîtrisant grâce à une bonne hygiène de vie, ou à un traitement.
« L'AVC ne peut être traité » : FAUX ! L'AVC peut être traité, mais cela doit être fait le plus rapidement possible.
« L'AVC ne touche que les personnes âgées » : FAUX ! N'importe qui peut être touché par un AVC.
« L'AVC touche le cœur » : FAUX ! C'est une « attaque » du cerveau.
« Quelques mois après un AVC, on ne peut plus s'en remettre » : FAUX ! Après un AVC, le rétablissement continue toute la vie.
Quelles sont les causes d'un AVC ?
Comme nous l'avons mentionné, dans le cas d'une attaque cérébrale ischémique, c'est l'obstruction d'un vaisseau sanguin irriguant le cerveau qui provoque l'accident. Mais comment le vaisseau sanguin s'obstrue-t-il ?
Notre sang transporte plusieurs types de particules. L'une d'entre elle, nommée cholestérol ("plaque graisseuse") peut se déposer sur les parois des artères et provoquer une calcification du vaisseau en formant une plaque d'arthérome. Quand cette plaque se détache de la paroi, elle est emportée par la circulation sanguine et peut, en arrivant par exemple dans un vaisseau plus petit, provoquer une attaque cérébrale.
Le cholestérol n'est pas seul responsable d'un accident cérébral. Des plaquettes sanguines agglomérées ou des caillots de sang (emboles) peuvent également provoquer une attaque cérébrale (embolie cérébrale)
Quels sont les facteurs de risque ?
Les facteurs de risque non contrôlables sont : l'âge, le sexe, les antécédents familiaux.
Les facteurs de risque contrôlables par une bonne hygiène de vie ou par des médicaments sont : l'hypertension artérielle, le taux élevé de cholestérol, le diabète, le tabagisme, la sédentarité, …
Les symptômes d'alarme
Les symptômes varient selon la localisation et la taille de l'hémorragie ou de l'infarctus cérébral :
- paralysie de la bouche, d'un bras ou d'une jambe
- perte de sensibilité sur le visage, un bras ou une jambe
- troubles de la parole avec une difficulté pour articuler, trouver les mots ou les comprendre
- perte de l'équilibre
- troubles de la vision comme un voile noir, une vision double
- des céphalées
Les patients présentant ces symptômes pendant au moins 15 minutes doivent appeler leur médecin pour décider d'une hospitalisation urgente.
Quel est le pronostic ?
Une attaque cérébrale est grave et peut s'accompagner d'un coma ou d'une immobilité et est irréversible. En outre, les attaques cérébrales peuvent entraîner une dépression ou une incapacité de maîtriser ses sentiments.
L'AVC peut provoquer un œdème (gonflement) dans le cerveau ce qui est dangereux sachant que la boîte crânienne n'est pas extensible. Cet œdème provoque une compression sur le cerveau et l'endommage plus encore.
Pour la personne victime d'un accident vasculaire cérébral, chaque heure compte. Plus vite elle arrive à l'hôpital, meilleures sont ses chances de rétablissement.
«Nous disposons de médicaments spécialisés, les thrombolytiques, qui, s'ils sont administrés dans les trois heures de l'AVC, peuvent rétablir l'afflux du sang vers les parties affectées du cerveau», dit le Dr Riopelle, directeur du département de Neurologie et de Neurochirurgie du Centre universitaire de santé McGill CUSM. «Chaque cellule cérébrale que nous sauvons représente un obstacle de moins à franchir pour le patient.»
L'AVC tue. Après une attaque cérébrale, 6% des malades décèdent dans les 24 heures qui suivent. Un tiers (29%) meurent durant le premier mois, et près de la moitié (47%) sont décédés à 1 an. Après 1 an, la moitié des femmes qui ont eu un AVC sont décédées pour 44% des hommes. Le taux de mortalité augmente avec l'âge et dépasse les 50% chez les malades âgés de plus de 80 ans. En extrapolant ces chiffres selon l'incidence pour l'ensemble de la population, les AVC sont responsables de près de 9.000 décès chaque année (environ 4.000 hommes et 5.000 femmes). Les hommes meurent plus souvent d'un infarctus du myocarde que d'un AVC et l'inverse est observé chez les femmes. Les AVC hémorragiques sont plus souvent fatal que les AVC ischémiques, avec respectivement 74% et 40% de décès à 1 an.
L'AVC blesse. On estime qu'environ 30% des patients après un AVC restent handicapés et dépendent de l'aide des proches. Pour la population belge, en extrapolant selon l'incidence des AVC, il y aurait chaque année près de 6000 nouveaux patients handicapés. En outre, après un AVC, 25 à 50 % des patients souffrent d'une dépression et une démence vasculaire se développe chez 25 % des patients âgés de plus de 65 ans.
Ces chiffres impressionnants doivent conduire impérativement à une identification précoce des facteurs de risque et une optimalisation des traitements de prévention primaire et secondaire.
Comment prévenir l'attaque cérébrale et réduire au maximum le risque ?
- Faites régulièrement mesurer votre tension artérielle.
- Suivez le traitement prescrit si vous avez de l'hypertension.
- Faites régulièrement contrôler votre taux de sucre et de cholestérol.
- Arrêtez de fumer.
- Modérez votre consommation d'alcool.
- Faites de l'exercice.
- Mangez sainement.
- Consultez votre médecin en cas de battement cardiaques irréguliers ou de palpitations cardiaques.
L'AVC en chiffre
Les faits
Toutes les 5 secondes, une personne dans le monde est victime d'un ACV.
L'AVC constitue la deuxième cause principale de décès dans le monde.
1 patient sur 4 victime d'un ACV décède dans le courant du mois suivant l'accident.
Environ la moitié des patients ne survit pas plus d'un an.
Les plupart des patients ayant survécu souffrent d'un handicap permanent.
Un ACV est plus fréquent qu'un infarctus.
Plus de la moitié des patients hospitalisés pour une maladie neurologique aiguë sont des patients qui ont été victime d'un ACV.
Les conséquences
Cause principale d'invalidité permanente dans le monde.
30 millions de personnes dans le monde vivent avec les séquelles d' ACV.
70% ont du mal à parler.
1 patient sur 3 doit se faire soigner.
20% ont besoin d'aide pour marcher (muscles atrophiés).
15% sont pris en charge dans une institution spécialisée.
Impact sur la famille et l'entourage : perte de travail, plus de rentrées financières, abandon de projets d'avenir.
Parlez-en à votre médecin.
Source :
* B. Dahlöf – Cardiovascular morbidity and mortality in the Losartan intervention for endpoint reduction in hypertension study (LIFE) The Lancet – Vol 359 – March 23, 2002
* Dahlöf et al. Population impact of Losartan use on stroke in the European Union (EU): Projections from the Losartan Intervention for Endpopint reduction in hypertension (LIFE) study. Jouranl of Human Hypertension (2004), 1-7.
* Données MSD.
* (1) D Devroey , Van Casteren – Cebrovasc Dis 2003; 16(3): 272-9
* (2) Laloux P. Cost of acute stroke, a Review . Act neurol.belg. 2003.103. 71-77