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Conseils : Incontinence urinaire

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Un article réalisé avec l'aide de Stéphanie Alperovitch-Mikolajczak, journaliste.

L’incontinence urinaire, problème tabou, toucherait une large la population adulte. Handicapante au quotidien cette pathologie, de surcroît souvent cachée, doit être prise en charge. Faisons le point sur les principaux mécanismes et le traitement de ce mal qui atteint tout particulièrement les femmes (10 à 30 % d'entre elles en fonction de l'âge).

Au sommaire :

Les origines de l'incontinence urinaire

Gêne pour en parler, inconfort au quotidien... l'incontinence est ici résumée. Bien que chez l'homme la pathologie prostatique puisse en être responsable, les femmes sont les premières, en terme de chiffre et d'âge, à en "souffrir". Le mot n'est pas trop fort. Ce mal s'accompagne inévitablement d'un handicap psychosocial.

« Avant d'aller plus loin opérons un retour en arrière, pour mieux comprendre les origines de cette pathologie », suggère Richard Villet professeur au Collège de médecine, chef du service de chirurgie viscérale et gynécologique de l’hôpital des diaconesses à Paris. « Au fil de l'évolution de l'espèce humaine, l'Homo sapiens s'est redressé pour se mettre à marcher. Mais le périnée de la femme a gardé quelques contraintes : permettre l'élimination des urines et des selles, perpétrer l'espèce en autorisant les rapports sexuels et l'accouchement. Ce redressement a soumis l'importante fente uro-génitale de la femme à la pesanteur. Et même si le bassin a subi des modifications anatomiques, même si des transformations squelettiques ou musculaires ont eu lieu, les failles ne sont pas inexistantes. »

Pourquoi des pertes d'urine ?

Les pertes d'urine se produisent lorsque les forces de retenue deviennent inférieures aux forces de poussée. Ces forces de retenue sont relativement modérées, particulièrement chez la femme. Elles sont à la fois d'ordre musculaire, neurologique (comme tous les muscles, la vessie est commandée par un nerf) et d'ordre aponévrotique (signifiant le rôle des tissus de soutien). Dès qu'une dégradation intervient à l'un de ces niveaux, les forces de retenue s'affaiblissent.

Si, de surcroît, les forces de poussée augmentent lors d'un acte qui provoque une pression importante au niveau abdominal (le ventre), les forces de retenues affaiblies ne résistent pas. Une fuite urinaire se produit alors. Ce type d'incident représente la forme d'incontinence la plus courante chez la femme. Elle se nomme incontinence urinaire d'effort.

L'autre forme couramment rencontrée est l'incontinence par impériosité. Comme sa formulation le laisse entendre, elle se manifeste sous la forme d'un besoin urgent. Ce besoin s’avère non progressif et persistant (non inhibable).

L'incontinence peut également prendre d'autres aspects comme :

- l'incontinence par regorgement (il s'agit d'une fuite par débordement d'une vessie distendue se manifestant en général d'abord la nuit),

- l'urination et l'énurésie : ce sont des mictions incontrôlables, vidant totalement la vessie. La première survient chez le sujet éveillé et conscient lors de paroxysmes émotionnels -fou rire, orgasme- ou de syndromes frontaux. La deuxième survient pendant le sommeil. 

Identifier son type d'incontinence

Se reconnaître grâce aux symptômes est aisé. Suivez le guide !

1. Vous perdez des urines lors d'une toux, d'un éternuement, en faisant du sport ou après une grossesse. Vous allez aux toilettes par précaution plus que par envie.

Diagnostic pressenti : incontinence urinaire d'effort. Les facteurs favorisants sont bien connus. Nous retrouvons des raisons congénitales (car toutes les femmes ne sont pas égales), une mauvaise pratique de la gymnastique abdominale sans verrouillage du périnée, la constipation (l'effort répété de pousser épuise progressivement les mécanismes de retenue), l'accouchement, l'âge (où les forces musculaires s'amenuisent) mais aussi un acte chirurgical mal conduit dans cette région.

2. Vous avez des envies urgentes particulièrement lorsque vous entendez l'eau couler, mettez les mains dans l'eau froide ou entrez chez vous. Ce dernier cas est appelé syndrome de la clé : au moment où l'on met la clé dans la serrure se produit un automatisme cérébral déclenchant une contraction de la vessie.

Diagnostic pressenti : incontinence par impériosité. La cause réside dans un trouble comportemental au sens large. Le muscle de la vessie (le détrusor) se comprime de façon anarchique et inappropriée. Ces contractions provoquent alors un besoin urgent. 

Prise en charge médicale

Gynécologues et urologues disposent d'un certain attirail pour évaluer cette pathologie. Dans un premier temps, le médecin détermine le type d'incontinence. Il essaie également de mesurer la gêne psychosociale. "Cela n'est pas toujours facile, reconnaît le professeur Villet, tant la subjectivité est grande." Cette étape importante est celle de l'interrogatoire.

Deux types d'interrogatoire s'avèrent particulièrement utilisés en France. L'un est le MHU (Mesure du Handicap Urinaire). Rempli par le médecin lors de la consultation, ce questionnaire apprécie l'importance quantitative des symptômes. L'autre se dénomme l'échelle Ditrovie. Rempli directement par la patiente, ce questionnaire mesure en dix items le retentissement des troubles sur la qualité de vie. Puis vient l'examen clinique qui, pour les femmes, se déroule dans la même position que l'examen gynécologique. Des examens complémentaires ou plus poussés peuvent être réalisés (analyse des urines, examen d'imagerie médicale). Un bilan urodynamique peut être proposé. Il sert à mesurer la qualité des forces de retenue, la qualité de la vessie et la débitmétrie (qualité du jet).

La question de la chirurgie

Toutes les incontinences ne sont pas chirurgicales. Il n'est pas rare de stabiliser un état grâce à de petits moyens comme se discipliner, bien vider sa vessie, ne pas attendre trop longtemps entre deux mictions, ne pas rester constipé, éviter le sport à outrance surtout s'il est mal conduit.

La prise en charge peut passer par une phase de rééducation chez un kinésithérapeute. En général, 10 à 12 séances suffisent. Cette méthode est valable pour combattre l'incontinence urinaire d'effort comme l'incontinence par impériosité. Elle permet de bien prendre conscience de son périnée et de renforcer les forces de retenue. Parfois, les médicaments s'imposent. Ils visent surtout l'incontinence par impériosité en inhibant les contractions anarchiques de la vessie. Les oestrogènes locaux (sous forme d'ovules) sont prescrits, quant à eux, pour compenser l'atrophie (diminution du volume) de la muqueuse sauf si la patiente suit déjà un traitement hormonal substitutif.

Excellents résultats grâce à la TVT

La chirurgie de l'incontinence d'urine est vieille de plus de 70 ans. De très nombreuses techniques ont été décrites. Depuis quelques années, la TVT (Tension-free Vaginal Tape) révolutionne le domaine. Elle s'impose aujourd'hui, dans l'incontinence urinaire d'effort féminine, grâce à un taux de réussite dépassant les 90%. Cette intervention consiste à poser une bandelette de soutien (en polypropylène, matériau bien toléré) sous la partie moyenne de l'urètre. Cette chirurgie évite les incisions ventrales et se déroule sous anesthésie locale. L'hospitalisation est de courte durée : 24 à 48 heures. Une activité normale peut être reprise dès la sortie de l'hôpital.

Informations à donner au médecin

Lors de la première consultation, essayez dans la mesure du possible de transmettre ces informations à votre médecin :

1. La liste des médicaments que vous prenez habituellement, y compris les doses et la fréquence.

2. Vos antécédents chirurgicaux : nature et date des opérations.

3. Le nombre et l’âge de vos enfants ainsi que les circonstances des accouchements (voies naturelles, forceps, césarienne, péridurale).

4. La fréquence et l'importance de vos pertes d'urine. Vous pouvez également constituer un "calendrier mictionnel" sur lequel vous noterez chaque jour l'heure et si possible la quantité d'urine éliminée volontairement ou non. Inscrivez également les quantités de liquide absorbées (eau, tisane, thé, café, vin, potage…).

5. La présence d'une constipation.

6. Les sensations de brûlure en urinant.

7. La gène sociale résultant de votre incontinence : hésitation à sortir, refus des réunions…

Enfin, n’oubliez jamais que l'incontinence n'est pas une fatalité. Elle peut être prise en charge. Il faut oser en parler à son médecin dès que possible.


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