Asthme
- Analyse de votre situation
- Différentes causes à l’asthme
- Symptômes d’une crise d’asthme
- Les différentes formes cliniques d’asthme
- L’hérédité, l’asthme et les allergies
- Les traitements et conseils
- L'éducation thérapeutique
L'asthme est une une maladie inflammatoire chronique qui touche près de 100 millions de personnes dans le monde. C'est une affection chronique caractérisée par une obstruction diffuse des voies aériennes d'où une difficulté à respirer. Elle est due à une hyperréactivité bronchique à divers stimuli. Chez les personnes asthmatiques, les voies aériennes réagissent à ces stimuli en se rétrécissant ou en s'obstruant car elles sont irritées, ce qui entrave la circulation de l'air. Ce rétrécissement ou cette obstruction peut entraîner le ou les symptômes suivants :
- une respiration sifflante
- de la toux
- un essoufflement
- une oppression thoracique
Analyse de votre situation
- "Je suis régulièrement essoufflé, mais je ne suis pas asthmatique"
Dans ce cas, il convient de consulter votre médecin afin de déterminer la cause de ce symptôme. Celui-ci peut être lié à divers causes, pouvant être d'origine respiratoire, cardiaque ou encore iatrogénique (lié à la prise d'un médicament).
- "Je suis asthmatique et traité mais j'ai l'impression que ma pathologie évolue"
Devant tout signe de déséquilibre, qu'il soit lié à une évolution de la maladie ou à une difficulté à suivre votre traitement (oubli, mauvaise usage...). Il est important de bien suivre votre dernière prescription ou si votre dernière visite chez le médecin est déjà lointaine, d'aller consulter !
- "Mon bébé ou mon enfant présente des sifflements lorsqu'il respire"
L'asthme est la première cause de sifflement à répétition chez le bébé ou l'enfant, cependant ce n'est pas parce que votre enfant "siffle" en respirant qu'il est forcement asthmatique. 60% de ces enfants "siffleurs" ne le seront pas !
Dans tous les cas :
1. Vérifier que votre enfant n'a pas avalé un corps étranger.
2. Aller consulter un médecin.
3. Ne fumer jamais en présence de votre enfant. Aérer quotidiennement votre habitat, pour limiter les polluants domestiques.
Différentes causes à l’asthme
Asthme allergique (extrinsèque) : l’inhalation par exemple de pollens provoque chez les individus prédisposés la formation d’anticorps* IgE par la muqueuse bronchique. La réactions antigène-anticorps* provoque dans les bronches quatre réactions : leur fermeture (c'est le bronchospasme), la transformation des bronches en "ressort" (c'est l'hyper-réactivité bronchique), un gonflement interne de la paroi des bronches (c'est l'oedème), enfin l'émission d'un mucus épais et collant.
La réaction allergique peut se manifester toute l'année ou de manière saisonnière, comme au printemps avec le rhume des foins. Elle se traduit par une rhinite, c'est à dire un écoulement nasal, le nez bouché, des éternuements souvent associés à une conjonctivite. Ou bien, par une toux, souvent annonciatrice de l'asthme, surtout lorsqu'elle survient la nuit ou à l'effort.
Asthme inflammatoire (intrinsèque) : il n’est pas d’origine allergique. Les sujets atteints réagissent par des spasmes bronchiques et une hypersécrétion bronchique à divers stimuli comme : une infection nasale ou bronchopulmonaire, virale ou bactérienne, l’inhalation de substances irritantes, émotions, air trop chaud ou trop froid.
Asthme médicamenteux : provoqué par l’aspirine ou d’autres anti-inflammatoires non stéroïdiens, les bêtabloquants, la pénicilline, morphine etc..
Asthme professionnel : L’asthme allergique peut-être provoqué par de nombreuses substances présentent dans l’environnement de travail, notamment dans les industries du cuir, les brasseries, les fabriques de détergents ou d’antibiotiques et les industries du textile.
Symptômes d’une crise d’asthme
Les symptômes de l'asthme sont en relation directe avec l'obstruction et l'inflammation: oppression respiratoire, essoufflement, sifflements expiratoires, toux. Ces signes ont une valeur particulière lorsqu'ils surviennent la nuit et provoquent le réveil ou encore à l'occasion (ou juste après) des efforts.
La crise d'asthme se manifeste par des accès d'essoufflement qui s'accompagnent de sifflements respiratoires audibles par l'entourage, avec difficulté à vider l'air des poumons.
A distance d'une crise, la fréquence d'apparition des symptômes pendant la journée et la nuit, ainsi que l'examen de la fonction respiratoire au moyen d'un spiromètre vont permettre d'apprécier le degré d'obstruction des bronches et de quantifier la sévérité de l'asthme, ce qui aboutira à la sélection du traitement le plus approprié.
L'existence d'un asthme impose la recherche de facteurs prédisposants, déclenchants ou aggravants :
Terrain familial atopique (prédisposition à présenter diverses manifestations ayant une origine allergique, rhume des foins, asthme, urticaire, eczéma, allergie alimentaire) et présence d'allergènes, en particulier les pollens et les allergènes du domicile, comme les acariens, animaux microscopiques retrouvés dans la literie et dans la poussière de maison qui sont très allergisants. Les poils d'animaux domestiques sont également de puissants allergènes, en particulier ceux des chats, mais ceci vaut également pour les chiens, lapins nains, cobayes et autres souris et hamsters. En cas de suspicion d'une composante allergique à l'asthme, un bilan allergologique peut être demandé, ciblé sur les allergènes les plus probables en fonction du contexte.
Facteurs liés à l'environnement, au premier rang desquels figure le tabac. L'asthme est fortement aggravé par le tabagisme et même l'exposition indirecte à la fumée de tabac (tabagisme dit passif ou secondaire) peut être responsable de manifestations asthmatiques sévères en particulier chez l'enfant.
Le rôle de la pollution atmosphérique est aussi connu que discutable. L'exposition professionnelle à diverses substances peut générer un asthme.
Infections à répétition des voies aériennes dans leur ensemble, depuis la gorge jusqu'aux poumons. L'enfant asthmatique y est particulièrement sensible, qu'il s'agisse d'infections virales ou microbiennes. Chez l'enfant, des épisodes répétés de rhinopharyngite ou de bronchite aiguë avec sifflements respiratoires et toux persistante peuvent correspondre à un asthme.
Tolérance à l'effort. Les asthmatiques éprouvent bien sûr une gène respiratoire à l'effort, mais l'effort en particulier en atmosphère froide et sèche peut déclencher d'authentiques crises d'asthme.
Les différentes formes cliniques d’asthme
Asthme saisonnier : les crises sont rapprochées pendant une période de l’année. L’asthme allergique classique commence souvent pendant l’enfance.
Asthme intrinsèque (inflammatoire) : Les crises sont espacées, souvent déclenchées par des poussées de bronchite. Il débute chez des sujets d’âge mûr, sans antécédents allergiques.
Asthme à dyspnée continue : il s’agit d’une forme grave observée chez des asthmatiques de longue date et évoluant vers l’insuffisance respiratoire chronique. Elle est souvent compliquée par des quintes de toux épuisantes.
Asthme d’effort : l’effort physique, surtout dans l’asthme intrinsèque, peut déclencher des crises. La crise peut être déclenchée par l’air froid.
Asthme du nourrisson et du petit enfant et asthme de l’enfant.
L’hérédité, l’asthme et les allergies
Aujourd'hui, l'origine en partie génétique de l'asthme ne fait plus de doute. Des équipes suédoises ont montré depuis longtemps que lorsqu'un des parents est lui-même allergique, son enfant a une probabilité de 38% de le devenir ; lorsque les deux parents le sont, ce risque est de 52%. Cela dit l'allergie ou l'asthme restent des maladies dues à plusieurs facteurs.
Les traitements et conseils
Les résultats les plus spectaculaires ont été obtenus dans les domaines de l'aménagement de l'environnement, avec des essais d'évitement et d'éviction des allergènes, et grâce à la possibilité nouvelle de mesurer localement et de façon précise la quantité d'allergènes. Au vu des résultats, les médecins chercheurs estiment que la moitié des asthmes de l'enfant pourraient être ainsi évités.
Différents travaux ont montré que plus un enfant est soumis tôt aux allergènes, et de manière plus intense, plus l'allergie sera sévère, et donc plus les conséquences sur l'appareil respiratoire seront importantes.
Il est important d’hydrater le malade et de penser à humidifier l’atmosphère. Le premier principe du traitement est d'éviter l'exposition aux éléments dûment identifiés comme favorisants, déclenchants ou aggravants.
Les crises d'asthme se soignent avec des médicaments appelés bêta-2-mimétiques à action rapide administrés, via des aérosol-doseurs pressurisés, à fortes doses et de façon répétée. Dans bon nombre de cas ce traitement s'accompagne de la prescription de corticoïdes en comprimés ou en injection pendant une à deux semaines. En fonction de la gravité de la crise, une hospitalisation peut s'avérer nécessaire.
La survenue de crises doit être considérée comme un échec du traitement de fond, on dit aussi de maintenance, de l'asthme et doit donc amener à le réajuster une fois la crise jugulée.
Ce traitement de fond comporte en général deux types de médicaments à prendre quotidiennement sous forme inhalée, l'un qui agit sur l'inflammation (en général un corticoïde), l'autre qui agit sur le tonus des bronches (bronchodilatateur à action prolongée). Il existe désormais des associations de ces deux types de produits au sein d'un même inhalateur.
Les autres médicaments qui peuvent servir au traitement de fond sont essentiellement les antileucotriènes, les dérivés de la théophylline et les cromones.
En règle générale, il est recommandé aux asthmatiques d'avoir sur eux un inhalateur de bêta-2-mimétique à action rapide, "pour le cas où". Le gros problème de cet inhalateur, en théorie destiné uniquement à calmer les crises, est qu'il devient souvent le seul que continuent à utiliser les malades. Le contrôle de l'asthme n'est alors plus assuré.
Le traitement de fond de l'asthme poursuit plusieurs objectifs :
- Prévenir la survenue des crises
- Empêcher que les symptômes respiratoires ne se manifestent
- Maintenir un niveau d'activités aussi proche que possible de la normale
- Préserver la fonction respiratoire
- Assurer une bonne qualité de vie
Plusieurs enquêtes récentes ont malheureusement montré que nous étions loin d'atteindre tous ces objectifs. Les raisons sont multiples, mais la difficulté des asthmatiques eux-mêmes à avoir une bonne idée de leur handicap respiratoire est une cause fréquente de sous-traitement à laquelle s'ajoute la propension des asthmatiques à abandonner leur traitement de fond et tout particulièrement leur corticoïde inhalé dès qu'ils se sentent bien.
Cette dernière constatation n'est pas particulière à l'asthme, elle se retrouve chez la majorité des malades ayant une maladie chronique dont ils ne ressentent pas perpétuellement les effets.
Le contrôle par le malade lui-même de sa fonction respiratoire au moyen d'un petit appareil portable, le débitmètre de pointe, peut chez certains patients constituer un moyen de responsabilisation et contribuer à un meilleur contrôle de l'asthme.
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* anticorps : protéine du sang sécrétée par les lymphocytes B, dont le rôle est de défendre l'organisme contre une agression. Il est produit après un premier contact avec l'allergène, substance extérieure à l’organisme et qui provoque les réactions allergiques.
* antigènes : on appelle antigène toute substance étrangère à l'organisme capable de déclencher une réponse immunitaire visant à l'éliminer.
L'éducation thérapeutique
Notre qualité de vie, lorsque l'on est asthmatique, peut souvent se détériorer. L'objectif de ces quelques conseils est d'améliorer votre confort de vie en vous prodiguant des conseils pratiques que vous pouvez mettre en place dès aujourd'hui !
- Pratiquer régulièrement une activité physique non violente, si vous n'êtes en cas d'obstruction bronchique. Le but est d'améliorer la respiration diaphragmatique
- Eviter le tabagisme actif mais aussi passif
- Limiter les sprays (déodorants, laque, produits d'entretiens...)
- Limiter l'alcool, les repas trop copieux
- Faites des cures thermales en altitude
- Utiliser correctement vos médicaments. Demander conseil à votre pharmacien, pour qu'il vous explique ou vous ré-explique le bon usage de votre inhalateur ou turbuhaleur par exemple.
- Si vous présentez un asthme allergique aux acariens :
- Aérer quotidiennement votre habitat, au moins 15 minutes par jour. Surtout votre chambre.
- Aspirer une fois par semaine.
- Changer vos draps régulièrement et favoriser la literie (matelas, draps, oreillers) en produits synthétiques (mousses, acryliques...)
- Limiter les moquettes, tapis et tentures pour des revêtements lisses et lavables.
- Eviter la climatisation
- Utiliser régulièrement des produits anti-acariens
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Pour en savoir plus
Vademecum Clinique du diagnostic au traitement V.Fattorusso-O.Ritter 15ème édition
Une BD pour appréhender l'asthme chez l'enfant: La revanche du Scorpion. Auteurs: Dr Luc Réfabert et Pr P. Scheinmann.
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