Verrues anogénitales
- Le papillomavirus humain
- Les symptômes
- Comment savoir qu’on a contracté le virus ?
- Diagnostic
- Les risques en cas d’absence de traitement
- Traitement
- Objectifs
- Traitements locaux
- Interventions chirurgicales
Les verrues génitales sont une catégorie de MST en pleine croissance. Seul 41% des personnes qui en souffre suivent un traitement.
Le nombre de cas de verrues anogénitales a augmenté de façon inquiétante ces dernières années. Cette maladie sexuellement transmissible (MST) est actuellement la plus répandue. Un pour cent de la population sexuellement active est porteur de la maladie. En Belgique, on parle d'environ 50.000 personnes atteintes. Moins de la moitié des patients contaminés suit réellement un traitement. Les raisons ? Une méconnaissance de la maladie et la crainte de devoir en parler avec son médecin traitant.
Pourtant, il existe actuellement un traitement extrêmement discret, sûr et efficace.
Le papillomavirus humain
Chacun connaît sans doute les verrues, une affection cutanée désagréable qui est causée par l’une ou l’autre variante du papillomavirus humain (HPV). Ce virus peut être à l’origine d’une infection virale qui se transmet par simple contact direct avec une verrue ou des objets infectés. Le virus stimule un développement anarchique des cellules cutanées.
Les types d’HPV les plus connus provoquent des verrues sur les mains et sur les pieds, et touchent le plus souvent les enfants. Entre 5 et 15 ans, un enfant sur dix présentera l’une ou l’autre forme de verrue. Certains enfants paraissent plus sensibles aux verrues que d’autres.
Les scientifiques ont identifié pas moins de 100 types différents d’HPV dont la plupart sont bénins.
90 % des verrues génitales (appelées aussi condylomes ou crêtes-de-coq) sont provoquées par 2 types d’HPV, le HPV 6 et le HPV 11. Même si l’on ne prête pas souvent attention à cette infection, les verrues génitales font partie des maladies sexuellement transmissibles (MST) qui connaissent la plus forte croissance actuellement.
Comment se transmettent les verrues génitales ?
Environ 30 types de papillomavirus humain se transmettent par contact sexuel. Certains types de HPV, responsables des infections génitales, sont loin d’être innocents. Ils peuvent ainsi être à l’origine d’un cancer du col utérin et d’autres cancers génitaux.
Les types de HPV provoquant des verrues génitales sont des variantes moins dangereuses et non cancéreuses. La contamination est quasi toujours due à un rapport sexuel avec un partenaire qui était déjà contaminé. Plus rarement, le papillomavirus humain, à l’origine des verrues génitales, peut être transmis lors de l’utilisation de gants de toilette ou de lingerie contaminés.
Les verrues génitales peuvent se présenter chez les hommes, les femmes, les hétérosexuels, les homosexuels, les jeunes et les adultes. Tout comme dans le cas des autres maladies sexuellement transmissibles, le risque de contamination augmente avec le nombre de partenaires sexuels.
Les symptômes
Après contamination, on peut observer la présence de petites excroissances cutanées au niveau des organes génitaux et/ou de la région anale. Ces petites verrues apparaissent sur, autour ou dans le vagin, sur le col de l’utérus, sur le pénis, les testicules ou dans la région anale.
Ces lésions peuvent soit être isolées, soit se développer en groupe, ce qui leur donne alors l’apparence d’un chou-fleur. Sur le col de l’utérus, elles ressemblent à des taches. Ces lésions internes ne peuvent être dépistées que lors d’un examen gynécologique.
Les condylomes, ou verrues génitales, peuvent n’apparaître qu’après quelques semaines, mois ou même années après l’infection par le virus.
Il est donc tout à fait possible qu’une personne qui n’a plus eu de rapports sexuels pendant des mois, puisse malgré tout développer des verrues génitales. Pour les verrues qui se développent dans le col de l’utérus, la période entre la contamination et la formation des lésions peut être encore plus longue. Chez les personnes qui ont une vie sexuelle active ou qui changent souvent de partenaire, il est extrêmement difficile de déterminer quand et par qui elles ont été contaminées.
Par ailleurs, le développement assez lent de ces lésions peut mener à bien des tensions et des questions dans une relation. Les partenaires dont l’un des deux présente des verrues génitales peuvent accuser à tort leur partenaire d’infidélité, alors qu’il est tout à fait possible que la contagion ait eu lieu lors d’une relation précédente.
Comment savoir qu’on a contracté le virus ?
Les verrues génitales peuvent passer inaperçues pendant une période plus ou moins longue. En effet, elles ne sont pas visibles lors de la première phase de contamination (voir ci-dessus) ; elles peuvent aussi être minuscules et prendre la couleur de la peau. Elles peuvent aussi être confondues avec d’autres types d'excroissances.
Les verrues génitales sont généralement indolores : parfois des chatouillements, une légère douleur et des saignements peuvent survenir, mais c’est extrêmement rare. Les verrues au niveau du vagin, sur le col de l’utérus et près de l’anus peuvent rester longtemps invisibles. Le diagnostic n’est souvent posé que lors d’un examen médical.
Il est conseillé de consulter un médecin dans les cas suivants :
- excroissances ou changements inhabituels au niveau de la peau ou près du pénis, du vagin, des petites et grandes lèvres et de l’anus
- chatouillements, douleurs ou saignements inhabituels
- quand un partenaire sexuel dit avoir été contaminé dans le passé et/ou qui a eu des verrues génitales
Diagnostic
Lors d’une visite de routine, le médecin peut constater s’il y a contamination par le papillomavirus. Les condylomes externes (= verrues génitales) sont généralement vite diagnostiqués après examen par le médecin traitant, le dermatologue ou le gynécologue. Un examen du vagin sera toujours réalisé à l’aide d’un spéculum.
Quand on soupçonne une infection (par exemple parce que le partenaire a clairement des anomalies), le test à l’acide acétique peut être effectué. L’application de cet acide sur les parties anogénitales suspectes permet en effet de détecter la présence de condylomes, qui prendront alors une coloration blanchâtre.
Les risques en cas d’absence de traitement
Il est primordial pour le patient et ses partenaires de suivre un traitement dès le diagnostic posé, et ce pour plusieurs raisons.
En l’absence de traitement, le risque de contaminer les autres est en effet énorme. De plus, les verrues ano-génitales risquent de s’étendre et donc d’aggraver la maladie.
Il est possible de se protéger en partie des condylomes acuminés. L’utilisation d’un préservatif peut en effet limiter les risques de dispersion des MST. Mais dans le cas des verrues génitales, le risque n’est pas à exclure, même avec un préservatif.
Pour diminuer sérieusement le risque de contamination et de propagation, il est vivement conseillé d’avoir des rapports sexuels protégés, avec de préférence un partenaire régulier.
Traitement
Dans certains cas, les verrues ano-génitales disparaissent d’elles-mêmes. Dans d’autres cas, elles peuvent se développer de façon spectaculaire. Il est difficile de savoir à l’avance si ces lésions disparaîtront spontanément ou non.
C’est pourquoi il est vivement recommandé au patient de se faire correctement soigner.
Actuellement, il n’existe aucun traitement qui puisse éliminer totalement le papillomavirus. C’est pourquoi, il arrive que certains patients récidivent même après avoir été traités.
Pour les patients comme pour les médecins, le traitement de cette maladie est souvent lourd, décevant et très long.
Objectifs
Le traitement comporte deux objectifs :
- réduite le nombre et l’étendue des lésions,
- diminuer la charge virale et renforcer la défense immunitaire du patient.
Traitements locaux
La podophylline et l’acide trichloroacétique sont des solutions chimiques à appliquer, par le médecin, sur les lésions. Ces produits ne sont pas totalement inoffensifs : ils ne peuvent être utilisés au niveau du col de l’utérus car ils risquent d’endommager fortement les tissus.
La podophyllotoxine est une crème à base de podophylline, qui peut être appliquée par le patient lui-même.
Il existe des traitements qui stimulent le système immunitaire du patient. Ces produits, appelés immuno-modulateurs, influencent le système de défense de l’organisme et agissent donc directement sur les infections virales et les néoplasies. Ce traitement est non agressif, sûr et efficace. Présenté sous forme de crème, il existe depuis peu un tout nouveau traitement dont le principe actif est l'imiquimod, il allie une efficacité optimale à une grande facilité d’utilisation.
Interventions chirurgicales
Les médecins peuvent choisir parmi plusieurs traitements : la cryothérapie (traitement par le froid), l’électrocoagulation (destruction du tissu par la chaleur), le laser (utilisation d’un rayonnement lumineux) ou la chirurgie (excision de la lésion). Le choix du type de traitement dépendra du genre et du nombre des verrues génitales, mais aussi du succès ou non obtenu avec des traitements à base de solutions chimiques.
Parlez-en à votre médecin.